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Utilisateur:Guillaume Caulier/Brouillon

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L’argot électrocentralien est un argot propre aux élèves de l'école CentraleSupélec.

Il s'est développé depuis l'installation de l’École au 45, rue d’Ulm (Paris 5e) en 1847.

Historique[modifier | modifier le code]

Vocabulaire[modifier | modifier le code]

Termes en usage[modifier | modifier le code]

Nano
Soirée interne à l'école regroupant environ 500 élèves et se tenant dans le gymnase EDF
Bang
Nom abrégé de l'Association des élèves, anciens élèves et amis de l'École normale supérieure[1].
Carré des Sciences
DarkCS
RdB
VT
DT
Cratère Breguet
PF
CIP
Satelliser
PALC
PAPS/shotgun
TU
BàJ
TOSS
QuadraBang
Élève de khâgne ou de taupe, susceptible d'intégrer un jour l'École ; candidat au concours. Désigne aussi le gnouf, reçu au concours, avant le Mega[2].
NS
première année de classe préparatoire, préparant à la khâgne[3].
ADR
classe préparatoire littéraire préparant le concours d'entrée d'une ENS.
Khâgneux ou khâgneuse
élève de khâgne[3].
Kalô
Soirée à thème en K-Fêt organisée par les conscrits d'un département[4].
K-Fêt
Bar de l'École, où peuvent se retrouver les élèves pour discuter autour d'une bière ou disputer une partie de flipper. Il est tenu par des élèves souvent désignés sous le terme générique de K-Fêteux[5].
Couverture du journal L'Illustration en montrant le bizutage des nouveaux élèves de l’École normale supérieure, qui devaient vénérer le squelette de megatherium alors conservé dans la bibliothèque. L'usage est à l'origine du terme « méga ».
Mega
Week-end d'intégration des élèves de première année, quelques semaines après la rentrée. À l'origine, au XIXe siècle, nom d'un bizutage au cours duquel les nouveaux élèves devaient aller se prosterner devant un squelette de Megatherium conservé à la Bibliothèque des lettres[6],[7].
Nuit
La Nuit de la rue d'Ulm, ou simplement « La Nuit », est le gala annuel de l'École. Il est organisé par le COF et se déroule généralement dans les locaux de l'École au mois de novembre[8].
Pot (ou pôt)
Mot-valise servant à désigner tout ce qui se rapporte à la nourriture : le réfectoire de l'École, ce qu'on y mange, une place à table, etc. Au XIXe siècle, le mot désigne principalement la cantine[Masson 1]. Poter, c'est manger ; le pot de Jourdan, c'est la cantine du campus Jourdan ; le petit-pot est le petit déjeuner pris au pot, et petitpoter signifie petit-déjeuner au pot[3]etc.
Tala (ou thala)
Élève catholique : les « Talas » sont ceux qui von- « -t à la » messe. Le « groupe tala » est présidé conjointement par les « princes (ou princesses) tala », au nombre de quatre ou 5[9]. Selon Pierre Jannin cependant, ce nom proviendrait du talapoin de Voltaire. Dans les années 1920, les « talas » s'affrontent dans des polémiques farouches aux « anti-talas », c'est-à-dire aux communistes[Masson 1].
Talo
Élève protestant. Id. Tala, sauf que les « talos » von- « -t à l'o- »ffice[9].
Taupe
classe préparatoire scientifique[3]. Appelée ainsi à la fin du XIXe siècle par allusion à l'École des mines à laquelle elle prépare. S'est également appliqué ensuite aux classes préparatoires scientifiques préparant le concours d'entrée des ENS[Masson 2].
Taupin
élève de classe préparatoire scientifique (voir Taupe)[Masson 2],[3].
Théâtre de l'Archicube
Théâtre des élèves et anciens élèves de l'École[10].
Thurne
Chambre d'élève. Dérivé : « thurnage », dispositif autogéré par les élèves pour la répartition des thurnes[11]. Le mot préexiste à la création de l'ENS avec l'orthographe « turne » et désigne « une chambre sale et sans confort », mais dans l'argot de l'ENS il est orthographié « thurne ». Le Grand Robert de la langue française date cette acception de 1854[12] : « La variante plaisante thurne est utilisée dans le jargon de l'École normale supérieure, comme khagne pour cagne. »
Vieux con
Tout élève qui n'est plus en première année. Abréviation de Vieux conscrit.[réf. souhaitée]
Rincer le cul
Expression venant du cul sec dont l'usage a dérivé jusqu'à signifier offrir une bière (ou autre boisson alcoolisée) à un ami, peut être aussi utilisée de façon encore plus générale lorsqu'on fait plaisir à un ami.[réf. souhaitée]

Termes désuets[modifier | modifier le code]

Antitala ou patala
Anticlérical, opposé à tout ce qui est issu du catholicisme (voir Tala ci-dessus)[Masson 1].
Bonvoust
Terme désignant tout ce qui a rapport à la chose militaire (hommes, lieux, et surtout anciennement la préparation militaire à laquelle étaient soumis les Normaliens). Antonomase du nom du premier instructeur militaire en chef des élèves de l'École, le capitaine adjudant-major Bonvoust, à partir de 1885[13].
Carré
Élève de deuxième année. Origine mathématicienne : le carré d'un nombre est sa puissance deux[3].
Clou
Directeur de l'École, dans les années 1880, car « Tout haut fonctionnaire ne vaut jamais un clou »[Masson 3].
Cot(h)urne
Élève avec qui on partage(ait) une turne (à l'époque où les turnes n'étaient pas individuelles). Pour le plaisir de l'homophonie avec le mot grec cothurne, qui n'a strictement rien à voir[3].
Cube
Élève de troisième année. Cf. carré : le cube d'un nombre est sa puissance trois[3].

Toutefois, le dérivé verbal « cuber » se dit de nos jours d'un élève de seconde année de classe préparatoire qui recommence « l'année des concours » pour retenter sa chance, faute d'avoir obtenu les écoles qu'il visait. Cela permet de faire la distinction avec le terme « redoubler », qui est plutôt associé à l'échec scolaire (l'élève fait ici un choix stratégique crucial entre poursuivre ses études là où il est admis, ou recommencer les concours en prenant le risque d'avoir des résultats égaux, voire inférieurs).

Goimard
Clandestin, personne profitant des services de l'École (thurne, pot, etc.) sans être élève (de l'École) ou ayant droit. Du nom de Jacques Goimard, qui, khâgneux en 1954-1955, avait pris pour habitude de s'inviter au Pot, alors en accès libre (il intégra en 1955)[14].
Sévrienne
Élève de l'École normale supérieure de jeunes filles, initialement installée à Sèvres, puis au 48, boulevard Jourdan, Paris (14e). Elle a fusionné avec Ulm en 1985.
Tapir
Client de cours particuliers donnés par un normalien.
Tapiriser
Fait, pour un normalien, de donner des cours particuliers.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Page "Historique" sur le site d'A-Ulm. Page consultée le .
  2. Rue d'Ulm : chroniques de la vie normalienne, textes réunis et présentés par Alain Peyrefitte, Paris, Flammarion, 1977, p. 445 ; Pierre Bourdieu, La Noblesse d'État : grandes écoles et esprit de corps, Paris, Éd. de Minuit, 1989, p. 151 (en ligne).
  3. a b c d e f g et h « Petit vocabulaire à l’usage du normalien », sur ens.fr.
  4. « Apokâlo, welcome to tchernobar », sur cof-ulm.fr, .
  5. Site de la K-Fêt.
  6. Présentation du Méga sur l'ancien site du Comité d'organisation des fêtes. Page consultée le .
  7. François Dufay et Pierre-Bertrand Dufort, Les Normaliens : de Charles Péguy à Bernard-Henri Lévy, un siècle d'histoire, Paris, J.-C. Lattès, 1993, p. 58.
  8. Site de La Nuit.
  9. a et b « Site des aumôneries chrétiennes de l'Ens », sur www.eleves.ens.fr (consulté le ).
  10. Théâtre de l'Archicube.
  11. Site de la DG.
  12. Le Grand Robert de la langue française, Robert, 2001, tome VI, p. 1580, article « Turne », 2.
  13. André Lalande dans Le Centenaire de l’École normale (1795-1895) (présentation en ligne).
  14. L'Archicube, revue de l'A-Ulm, no 14, , page 155.
  1. a b et c p. 47.
  2. a et b p. 46.
  3. p. 35.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • École normale supérieure : le livre du bicentenaire, publié sous la direction de Jean-François Sirinelli, Paris, Presses universitaires de France, 1994 (ISBN 2-13-046590-0).
  • François Dufay et Pierre-Bertrand Dufort, Les Normaliens : de Charles Péguy à Bernard-Henri Lévy, un siècle d'histoire, préface de Régis Debray, Paris, J.-C. Lattès, 1993 (ISBN 2-7096-1307-7).
  • Nicole Masson, L'École normale supérieure : les chemins de la liberté, Paris, Gallimard, coll. « Découverte Gallimard - mémoire des lieux », 1994 (ISBN 2-07-053284-4).
  • Rue d'Ulm : chroniques de la vie normalienne, textes réunis et présentés par Alain Peyrefitte, Paris, Vigneau, 1950 [a fait l'objet de plusieurs rééditions, parues chez Flammarion puis chez Fayard].

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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